Qui est le géant le plus innovant ? Dans la bataille d'image qui l'oppose à ses rivaux Amazon, Apple ou Facebook, Google a remporté une manche, mercredi 15 mai, en réussissant son grand oral annuel : la conférence "I/O", qui rassemble ses développeurs et permet à l'entreprise de partager ses nouveaux projets.
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Alors que les services lancés (musique, cartes, photos...) étaient présentés et commentés en temps réel sur les réseaux sociaux, le cours de l'action Google grimpait de 3,25 % à près de 916 dollars (712 euros), au delà, pour la première fois, du seuil des 900 dollars.
Malgré ce cadeau aux actionnaires, Apple a échoué – provisoirement ? – à dissiper le doute sur sa capacité à créer de nouvelles ruptures dans les usages, après avoir révolutionné le marché de la musique, via iTunes, puis celui de la téléphonie, avec l'iPhone. Le départ puis la mort, en octobre 2011, de Steve Jobs, son fondateur, ont renforcé le sentiment que, sans son leader historique, Apple ne serait plus vraiment le même.
C'est ce contexte qu'a choisi Google pour avancer sur un front cher à la marque à la pomme : celui de la musique en ligne. La première grande annonce de la conférence "Google I/O", mercredi 15 mai, a été, le lancement d'un service de streaming (écoute en ligne) musical qui sera déployé pour les téléphones Android, le système produit par Google qui équipe notamment les appareils Samsung et Sony.
Google Play Music All Access – c'est son nom –, à l'instar de Deezer, Spotify ou Pandora, sera accessible sur abonnement (9,99 dollars par mois) et proposera l'accès à plusieurs millions de chansons sur abonnement, avec la possibilité de recommander des titres et de créer des listes de lecture.
Selon la dernière étude de l'IFPI, qui scrute le secteur musical, les revenus numériques restent portés à 70 % par le téléchargement, qui a crû de 12 % (4,3 milliards d'unités) en 2012. Mais pendant ce temps, les revenus générés par le streaming ont augmenté de 44 %. Sans attaquer frontalement iTunes – qui repose sur le téléchargement –, Google a donc choisi de se positionner sur le secteur le plus en croissance, le streaming, un mouvement auquel Amazon et Apple songent également.
UN RÉSEAU SOCIAL RÉNOVÉ
Google a aussi annoncé une refonte complète de son réseau social, Google +. L'interface graphique est entièrement revue et Google + proposera sous peu un service de messagerie unifié, "Hangouts", permettant des conversations en duo ou à plusieurs, en texte ou en vidéo. C'est que le réseau social de Google, et ses 200 millions de membres, restent loin derrière Facebook qui compte un milliard d'utilisateurs.
Pour concurrencer Facebook et Instagram (racheté en 2012 par la firme de Mark Zuckerberg), Google réinvente radicalement son service photos. L'espace de stockage passera à 15 Go (gigaoctets) et un nouvel onglet, "Highlight", reconnaîtra les clichés à mettre en avant. En outre, le système permettra de modifier automatiquement les images (balance des blancs, d'exposition, réduction du bruit optique, etc.). Sans parler de plusieurs fonctions ludiques telles que la création d'images animées.
Bref, Google n'a pas renoncé à imposer son réseau social comme le centre de l'activité de l'internaute pour l'ensemble de sa vie sociale, jouant résolument dans le camp de Facebook.
La force de Google est de pouvoir asseoir le développement de ses services sur un parc de téléphones mobiles toujours croissant, grâce à son système d'exploitation mobile Android. Celui-ci équipe désormais 900 millions de smartphones dans le monde – soit plus de 70 % de ces terminaux – contre 500 millions ne septembre. Le coréen Samsung, premier fabricant mondial de mobiles, qui vient de lancer un nouveau modèle, le Galaxy S4, représente l'immense majorité des volumes de téléphones sous Android vendus.
Pour prouver qu'il garde de la marge dans ce partenariat et qu'il n'est pas trop dépendant du Coréen, Google a brandi hier un S4 équipé d'une version "nue" d'Android, sans aucune "surcouche" Samsung. Une façon de se placer pour profiter du probable succès du S4, sans abandonner trop de revenus à son client.
Par contre, toujours aucune annonce au sujet de Motorola, dont le rachat par Google en mai 2012 laissait à penser que le géant de l'Internet pourrait construire ses propres téléphones. "Pour l'écosystème Android, Motorola est un partenaire ", expliquait récemment Sundar Pichai, le responsable Android, au magazine Wired. Officiellement, la firme avait racheté le constructeur pour ses nombreux brevets, dans le cadre de la guerre qui fait rage dans le monde mobile.
Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/05/16/dans-la-bataille-de-l-innovation-les-marches-donnent-google-gagnant-contre-apple_3259077_3234.html
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